jui-f 1591.                                 163
ne leur donner occasion de se mescontenter de Sa Ma­jesté : et pourtant qu'ils eussent aimieux perdre leur argent que de le repeter sur ceux de Paris, qui ne pouvoient mais des larcins d'au t ru i. Cc que M. de Be­lin avallatout doucement. Et le lendemain un capitaine Lespagnol dit à un mien ami françois, qui me contoit ce que dessus comme y ayant esté present, que nous1 avions entre nons feutres de grands larrons de gou­verneurs ; et qu'en Hespagne on n'eust garde de les souffrir.
Le samedi 15 juin 1591, le corps du chevalier d'Aumale fut porté à Saint Denis par quatre croche-teus dans une petite eglise prochaine de la grande, sans aucune solennité et convoi ; et là fust jetté dans une fosse comme un gueus, qu'on couvrist de terre, de peur que les rats, qui ja lui avoient mangé le nés et les aureilles, n'achevassent de lui manger le demeu­rant. Voilà le grand comte qu'en firent ceux de TU* nion : aprés sa mort, M. de Vicq leur aiant souvent offert de leur rendre le corps, et y ayant envoyé ex­prés pour cest effect à Paris, et mesmes à madame Nemours, laquelle lui manda enfin qu'il tenoit le tum-' beau de ses predecesseurs rois, et qu'il le l'y fist enter­rer. A quoi M. de "Vicq ne respondit autre chose si­non qu'aussi feroit-il; et peu aprés lui fust fait ce beau convoi à la tumbe de ses predecesseurs.
Ge jour on disoit à Paris que M. de Nevers et 1e cardinal de Lenoncour, avec plusieurs autres sein r gneurs tant nobles qu'ecclésiastiques, avoient quitté le parti du Roy, craingnans les excommunications por­tées par la bulle du Pape. Cé qu'encores qu'il fust faux, et semé à dessein pour tousjours amuser Ie peuple, si
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